Un arrêté municipal a instauré jusqu’au 30 septembre un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, de 23h à 6h du matin dans 3 quartiers prioritaires de la ville de Béziers, c’est-à-dire le centre-ville, la Devèze et Grangette-Iranget. 

Pour le maire, « il ne s’agit pas d’une réponse politique, mais d’une réponse qui va dans le bon sens de tout le monde … » (Midi Libre du 23 04 2024).

En 2014, l’édile Biterrois avait déjà pris cette même mesure, qui a été annulée par le Conseil d’État en juin 2018.

Pour Sophie Mazas, Présidente de la Fédération Héraultaise de la Ligue des Droits de l’Homme, reprendre ce type d’arrêté « c’est une violation directe de l’autorité de la chose jugée …en reprenant des décisions illégales, l’extrême droite est contre l’État de droit, ils s’affranchissent du droit qui normalement s’applique à tout le monde…tant l’État que les citoyens sont soumis à la loi, les droits fondamentaux doivent être respectés par les citoyens, mais aussi par les collectivités locales, comme les communes… ».

Si le maire de Béziers évoque le précédent de l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs en Guadeloupe à Pointe-à-Pitre, Sophie Mazas, rappelle qu’un couvre-feu, c’est une mesure exceptionnelle et dérogatoire, pris en cas de troubles graves. La situation à Béziers n’a rien à voir avec la situation dans les territoires ultra marins.

Sur le fond, quelle est l’efficacité de ce type d’arrêté couvre-feu ! 

Y a-t-il des problèmes réels et sérieux de violences de jeunes à Béziers ? Le cœur du problème réside avant tout dans les défis rencontrés par les familles dans l’éducation des jeunes et des adolescents. Cela exige une politique de ville complexe. Comment agir dans des champs d’actions prioritaires à savoir d’abord l’éducation, le respect, le dialogue ? Quels sont les soutiens aux familles, les équipements et infrastructures à renforcer ?

Ce type d’arrêté simpliste apparaît alors avant tout comme de la communication politique.