Depuis 1980, cela sera la 29ème ou 30ème loi sur l’immigration. Chaque loi successive poursuit le même objectif, avec les mêmes conséquences, à savoir un recul du droit des étrangers
Le ministre de l’Intérieur l’a clairement déclaré, il veut davantage d’expulsions, avec une répression plus forte aux frontières et un durcissement d’accès aux titres de séjour.
La LDH, comme d’autres associations, accompagne les personnes étrangères dans l’accès à leurs droits fondamentaux, pour obtenir un titre de séjour ou un droit d’asile ou le droit à la santé. Les évolutions proposées de la loi, tant par le gouvernement que par le parti » les Républicains » ne semblent poursuivre qu’un seul objectif ; décourager et dissuader les étrangers de venir en France.
Cela est aussi visible aujourd’hui dans le concret, les délais ahurissants pour obtenir un rendez-vous en préfecture, mais aussi les conditions de renouvellement de plus en plus draconiennes qui entrainent des pertes de droit.
D’autres se voient refuser le droit d’asile alors que leur dossier semble clairement relever de la Convention de Genève. Cela va empirer, le gouvernement ajoute des freins à chaque nouvelle réforme.
A la LDH, nous constatons une montée des idées de la droite et de l’extrême droite sur ces sujets. Une partie de l’opinion publique n’a plus une vision objective de la situation. Le combat pour la LDH est difficile à mener car le sujet est complexe et nécessite de la nuance, or les débats sont souvent menés de manière caricaturale et très manichéenne.
Nous devons prendre le temps de ramener le sujet à l’humain, comme notre pays l’a fait pour l’accueil sur notre territoire des Ukrainiens. En effet, il a été possible d’accueillir dignement des personnes exilées, si on s’en donne les moyens. Avec la guerre en Ukraine, 100 000 places d’hébergement ont été ouvertes en plus. A côté de la demande d’asile, a été créé en Europe un statut de protection temporaire et renouvelable. D’après les derniers chiffres du Ministère de l’Intérieur, ils sont près de 67.000 Ukrainiens a bénéficié de ce droit en France.
Encore une fois, cela démontre qu’un accueil digne est aussi une question de volonté et de choix politique.
L’immigration est un sujet majeur, elle appelle à une réflexion collective au-delà de la seule classe politique. Ainsi, avec 90 associations, la LDH lance un appel au Président de la République pour la tenue d’une convention citoyenne sur l’immigration.