Ce 6 novembre, le projet de loi sur l’Immigration arrive au Sénat.

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Ce nouveau projet de loi asile et immigration du gouvernement conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrantes et migrants. Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des OQTF dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de centre et locaux de rétention administrative.

Les parlementaires Les Républicains veulent supprimer l’AME, l’aide médicale d’Etat, qui permet aux sans-papiers de se faire soigner.

La foire aux fantasmes

L’AME serait ruineuse, un appel d’air au tourisme médical, pour réaliser des traitements de confort, dans des filières de soin mafieuses…

L’AME en réalité

● Concerne les étrangers en situation irrégulière à faibles ressources ;
● pèse 0,47% du budget de l’Assurance maladie ;
● offre un panier de soins réduit et inférieur à celui de l’ex-CMU.

Seulement un sur deux des sans-papiers y ont recours : ignorance des droits, peur de la police, complexité administrative dissuasive.

Une dangereuse absurdité

La santé d’une population est une entreprise collective. Les microbes ne connaissent pas le statut des personnes qu’ils infectent. Les sans-papiers sont surexposés à des risques de par leurs métiers et conditions de travail et de vie.

Reporter les soins jusqu’aux urgences vitales est inhumain, et aggraverait la saturation médicale et administrative des structures de dernier recours (Pass24, urgences).
Les expert-e-s sont unanimes sur la nécessité de renforcer les démarches de soins et d’accès à une couverture maladie.

Le porte-parole du gouvernement et le ministre de la Santé se sont dits opposés à la suppression de l’AME. Qu’à cela ne tienne, le ministre de l’intérieur se déclare déterminé à l’acter. La surenchère dans l’utilisation des sans-papiers comme bouc émissaire fait planer une menace sérieuse sur l’AME.

Le droit à la santé : l’AME doit être maintenue et son obtention facilitée. Ses bénéficiaires doivent pouvoir accéder à la complémentaire santé solidaire (Puma) afin d’assurer des soins de qualité pour toutes et tous.