Antoine Emile Moulin est un homme politique français, né et mort à Saint-Andiol (1857-1938), père du préfet et résistant Jean Moulin.

Antoine-Émile Moulin, surnommé Antonin, est issu d’une famille de tisserands de Saint-Andiol.

Après le baccalauréat et des études de lettres à Aix en Provence, Il est nommé au collège de Bédarieux puis, un an après, il obtient sa mutation au grand collège de Béziers, d ‘abord comme professeur de français et de latin, avant de se spécialiser en histoire-géographie. Avec son épouse Blanche, lis auront 4 enfants dont Jean Moulin (1899-1943) qui après une brillante carrière préfectorale, deviendra le symbole de la Résistance par son engagement et son sacrifice.

Militant au Parti radical, Moulin s’oppose au mouvement boulangiste. Il est élu au conseil municipal et devient adjoint au maire de Béziers, Alphonse Mas (1894-1902). C’est l’époque de l’affaire Dreyfus. Dès le début, Moulin lutte contre l’erreur judiciaire et pour faire libérer l’innocent. Face à l’injustice et au déchainement de racisme qui accompagne l’affaire Dreyfus est créée la Ligue des Droits de l’Homme. Dès sa création, Antoine Moulin adhère à la section de Béziers. Il en deviendra plus tard le président.

Les convictions laïques et anticléricales d’Antoine Moulin le poussent à s’engager dans la Franc-maçonnerie à Béziers. En 1902, il se fait recevoir dans une loge affiliée au Grand Orient de France. Lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, il prend position nettement pour la séparation. En 1923 encore, il participe à la création de « l’association laïque pour la jeunesse », une sorte de patronage laïc servant à encadrer la jeunesse dans ses loisirs. Cependant, son attitude est exempte de sectarisme. Il respecte les convictions religieuses des autres, de sa femme notamment qui a toute liberté de donner une éducation religieuse à ses enfants.

C’est aussi dans les premières années du XXe siècle qu’Antoine Moulin participe à la création et au développement de la société d’éducation populaire ou des professeurs, instituteurs, ingénieurs et médecins donnent bénévolement des cours du soir, destinés principalement aux jeunes travailleurs.

En 1913, la carrière politique d’Antoine Moulin évolue. Il est élu conseiller général de l’Hérault sur la liste du Congrès républicain. Il accède rapidement à la vice-présidence de l’assemblée départementale. C’est grâce à cette fonction que, en très bons termes avec le préfet, il parvient à persuader ce dernier de faire entrer son fils Jean dans l’administration préfectorale.

En 1932, Antoine Moulin abandonne son mandat de conseiller général. Il se consacre à ce qui aura été le délassement de sa vie : la littérature. Il aime composer de la poésie en français et en occitan. Antoine Moulin meurt à Saint-Andiol en avril 1938. Une place de Béziers porte aujourd’hui son nom(à l’angle des avenues Foch et Albert 1er).