Dans le cadre du Festival de la Cosmopolithèque de Béziers « L’espoir s’invite », un débat a été organisé le dimanche 6 novembre dernier autour du thème « Peut-on légitimer les violences policières ? ».

Jean-Paul Palmade présente le conférencier

 

La section LDH de Béziers avait invité l’avocat Jean-Jacques Gandini, de la LDH de Montpellier, pour introduire ce thème. Le conférencier, avocat honoraire du Barreau de Montpellier, ancien président du Syndicat des Avocats de France, journaliste, essayiste et fondateur de l’Observatoire Montpelliérain des libertés et des pratiques policières, suit depuis les gilets jaunes, à travers un observatoire les faits mettant en cause les débordements éventuels des forces de l’ordre.

 

En introduction Jean-Jacques Gandini a rappelé l’article 12 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, à savoir :« la garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique, cette force est donc constituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. »

 

 

Jean-Jacques Gandini

 

Il précise également que le droit pénal donne les mêmes droits à la force publique qu’au simple citoyen. Il rappelle enfin un extrait de l’article L 435-1 du code de la sécurité intérieure qui précise que « dans l’exercice de leurs fonctions et revêtus de leur uniforme ou des insignes extérieurs et apparent de leur qualité, les agents de la police nationale et les militaires de la gendarmerie nationale ne peuvent faire usage de leurs armes qu’en cas d’absolue nécessité et de manière strictement proportionnée ».

 

Enfin à partir de nombreux exemples ces cinq dernières années il explique que le terme « violences policières » est systématiquement rejeté par les gouvernants et qu’on assiste à une invisibilité des victimes. Il illustre de nombreux cas récents à travers trois types de violence, les violences policières politico raciales, les violences policières de la circulation et les violences policières politiques lors de manifestations. On assiste à une « brutalisation des forces de l’ordre ». Depuis plusieurs années on est passé d’une doctrine d’éviter les contacts et d’encadrer la foule à une doctrine de contact et d’interpellation (Exemple à Sainte Soline).

 

 

Hubertdethe de Pixabay

 

La présence d’armes comme le LBD et les lance-grenades encore plus performants rendent les violences et bavures encore plus dangereuses et l’orateur de préciser que sur les LBD, dont les fabricants explicitent une utilisation à au moins 10 mètres, le ministre de l’Intérieur dans une circulaire préconise 3 m !

 

Un débat riche et vivant a suivi la présentation de Jean-Jacques Gandini, sur le long terme comment juger l’évolution de l’état de la violence policière, pourquoi ces armements lors de manifestations de citoyens, rôles des polices municipales et des polices nationales, quelles formations pour les intervenants, quelle comparaison possible dans les autres pays européens ?

 

En conclusion une participante a enfin rappelé, qu’autrefois on appelait un policier, un gardien de la paix ! Gardien de la paix un joli nom à se rappeler.