Nous poursuivons notre publication, paroles de ligueuses de notre section, aujourd’hui Hawa, qui dans les rapports femme/ homme a souhaité développer la problématique du patriarcat dans nos sociétés.

Le patriarcat est- il toujours présent, pesant dans nos sociétés aujourd’hui ?

Pixabay cc Geralt

Le patriarcat est un système global (pas seulement économique, mais physique, psychologique, linguistique, philosophique…)  Une façon de vivre qui s’est maintes fois renouvelée au cours du temps et qui enveloppe la vision capitaliste du monde, qu’elle soit classique ou d’état. Les premiers gestes, enregistrés par écrit, de l’affirmation patriarcale ont été, il y a 5500 ans, la déforestation des cèdres du Liban et l’invention du rempart. Nous en sommes toujours là, pour la déforestation et pour « les murs ».

« Ceux qui ont été capables d’écrire, d’inventer, l’histoire d’un « dieu patron » capable de se créer des ouvriers, des serviteurs, irascible au point de ne pas supporter d’entendre les bruits de la vie domestique quotidienne, sont déjà dans la proposition sacralisée de ce pouvoir du « pater », du « patron » (même étymologie) qui clôt « sa » propriété, qui possède humains et animaux, terre, bâtisses, outils, ventre des femmes… L’essence de la propriété privée, de l’héritage, et de l’exploitation des travailleurs. Ce que les tablettes cunéiformes racontent c’est que des humains ont pensé un monde « clos ». Et l’ont clos. »

Il y a des constantes : la rivalité des mâles était une mesure mammifère, mesure naturelle pour privilégier le sperme de la meilleure qualité, mesure naturelle à l’origine, puis dégénérée, elle perdure en martyrisant la société, sans effets maintenant sur la qualité du sperme, ni sur l’intelligence des pouvoirs. Les rivalités détruisent le monde.

L’invention de l’écriture, de par les trouvailles archéologiques, était féminine (il fallait veiller à ce que tout le monde mange, donc calculer les réserves, c’est pourquoi l’écriture commence par les notations mathématiques). L‘utilisation des armes, plus ancienne, était surtout masculine. Comme tous les mammifères, les mâles humains veulent marquer leur présence (Dans le but de marquer un territoire et pour faciliter la rencontre de l’accouplement) mais si les mâles humains d’aujourd’hui ne font pas pipi partout (en général) ils ont le pouvoir politique, l’avoir matériel, parfois leur intelligence, pour marquer leur présence (et c’est plus odorant que l’urine) et surtout, ils ont « la guerre » sous toutes ses formes. La guerre marque les territoires. La première condition posée par Clara Zetkin, à qui nous devons la célébration du 8 mars, c’est : renoncer totalement, renoncer absolument, à la guerre.

Le patriarcat n’est pas seulement pesant : en ligotant la pensée, en favorisant les contes religieux et en ignorant la moitié de la population (les femmes sont la moitié du monde), il est paralysant et empêche la société d’évoluer.

Sans conscience d’être, perclus de peur, c’est juste en dominant, en contraignant, que les mâles humains se sentent un peu exister (en faisant une grosse généralité, hélas, peu démentie). A une époque où le savoir est important, où l’on connait la fragilité de la vie, c’est un beau gâchis de voir, au grand air, des fleuves de « spermatozoïdes agrandis » s’affronter et s’anéantir au lieu de voir se rencontrer des foules d’humains décidés à sauver la planète pour un long temps encore.