Missak Manouchian rentre au Panthéon ce 23 février 2024 pour rendre hommage à son rôle de résistant étranger et communiste pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a combattu pour la liberté, l’égalité et la fraternité de la France, sa patrie d’adoption, au péril de sa vie. Il a été fusillé par les nazis avec son groupe de résistants, surnommé le “Groupe Manouchian”. Son entrée au Panthéon est aussi une reconnaissance du génocide arménien dont il a été victime et témoin. Il sera accompagné de son épouse Mélinée, elle aussi résistante et poète.
Missak Manouchian, également connu sous le nom de Michel Manouchian, était un ouvrier, poète et militant communiste arménien immigré en France. Né le 1er septembre 1906 à Adıyaman (Empire ottoman), il a fui l’Arménie pour échapper au génocide dont ses parents et son peuple ont été les victimes. Manouchian a choisi la France comme patrie d’adoption et s’est engagé dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est surtout connu pour avoir été le chef du groupe de résistants étrangers surnommé le “Groupe Manouchian” au sein des FTP-MOI de la région parisienne. Ce groupe a été fusillé par les nazis le 21 février 1944 .
Le groupe a été l’objet d’une affiche dite « l’affiche rouge », une affiche de propagande allemande placardée en France sous l’Occupation, en février 1944. Elle visait à discréditer la Résistance en présentant dix membres du groupe Manouchian, des résistants étrangers et communistes, comme des terroristes et des criminels. Elle portait la phrase : “Des libérateurs ? La Libération par l’armée du crime !” L’affiche rouge a eu l’effet inverse de celui escompté par les nazis, car elle a suscité la sympathie et l’admiration du public pour les résistants fusillés. L’affiche rouge a inspiré le poème de Louis Aragon, “Strophes pour se souvenir”, et la chanson de Léo Ferré, “L’Affiche rouge”
« Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans… »
Dans une interview de « La Marseillaise » du vendredi 16 février, Jean-Paul Palmade, président de la LDH Béziers déclare : « …Missak Manouchian était un homme politique très impliquée dans la vie politique et un soutien total du peuple français…c’est un formidable exemple pour faire savoir haut et fort que des personnes d’origines étrangères se sont sacrifiés pour la France…alors qu’aujourd’hui les étrangers sont montrés du doigt….