Maître Henri Leclerc nous a quitté ce samedi 31 août dans sa 90e année.

Henri Leclerc est un de nos plus grand avocat pénaliste et a été président de la Ligue des Droits de l’Homme de 1995 à 2000.

Il a mené pendant plus de 50 ans de nombreux combats judiciaires, politiques, éthiques toujours avec l’éloquence de l’orateur passionné et la rigueur du juriste.

Nous, délégués de la section LDH de Béziers, nous l’avions encore écouté avec admiration en mai dernier lors du congrès national de la LDH où il prit la parole de manière impromptue pour commenter les émeutes qui se déroulaient alors en Nouvelle-Calédonie. Il fallait l’entendre rappeler avec brio les tenants et aboutissements des négociations entre Jean-Marie Tjibaou, le leader Kanak et Michel Rocard.

 

Michel Rocard dont il était très proche, résolument à gauche, Henri Leclerc, d’abord pendant 2 ans militant communiste puis 20 ans au PSU aux côtés de celui qui deviendra Premier ministre de François Mitterrand.

 

Avocat de nombreuses causes, de paysans, travailleurs, mineurs, militants syndicaux ou encore de Richard Roman, François Besse, Véronique Courjault, Dominique de Villepin ou encore Dominique Strauss-Kahn.

 

Dans ses mémoires, Henri Leclerc écrit (1)« j’ai toujours voulu combattre pour la liberté, l’égalité et la fraternité qui non seulement constituent la devise de la République mais sont pour moi les piliers de la justice »

Pendant son mandat de président de la LDH, il s’est battu sur le recul des droits des étrangers (encore et toujours !) les lois anti-terroristes très répressives et restrictives mais il a fêté aussi avec faste, en 1998 les 100 ans d’existence de la LDH avec le Tout-Paris politique, syndical et militant présent au congrès.

Humaniste et fraternel, nous garderons encore en mémoire ses propos en mai 2024 toujours à notre dernier congrès  de Bordeaux où une motion demandait de changer le nom de la LDH, Ligue des Droits de l’Homme en Ligue des Droits Humains. Il s’est levé de la salle et a déclaré « …je dis « droit de l’homme » et non « droits humains ». Que la langue française nomme de la même façon le mâle et l’être humain pose certes des problèmes linguistiques, sociologiques, historiques, voire philosophiques mais nul ne peut feindre la confusion. Non l’expression « droits de l’homme » ne fait pas fi des droits de la femme. Les droits sont attribués à l’être humain. Qui a une seule fois prétendu que l’un des droits naturels imprescriptibles inaliénables énoncés ne serait pas attribué aux femmes ? » Après son intervention la motion a été repoussée !

Merci , Maître Henri Leclerc,  pour votre passion pour la justice et votre engagement indéfectible qui ont marqué notre société. Vos combats et votre voix continueront d’inspirer.

La section LDH de Béziers.

1) Henri Leclerc, La parole et l’action, itinéraire d’un avocat militant, Edition Pluriel