Dans le cadre de la journée internationale de la fraternité universelle, le collectif interreligieux du Biterrois organisait ce dimanche 4 février 2024 une table ronde sur le thème : « La fraternité humaine, peut-on encore y croire ? »

Les intervenants à la conférence. photo LDH Béziers

Jean Paul Palmade, Président de la section LDH de Béziers était invité à la tribune pour présenter et débattre de sa vision de la fraternité en compagnie de Mohamed El MAHDI KRABCH, juriste, théologien et aumônier musulman des hôpitaux de Montpellier ainsi que Lucas LAMBERT, prêtre du diocèse de Montpellier, délégué au dialogue interreligieux.

Une nombreuse assistance était venue écouter les interventions des conférenciers qui chacun dans leur domaine ont exposé et développé la notion de fraternité.

 

–          Comment concevoir une vie fraternelle chrétienne, thème développé par le représentant de la communauté catholique

–          Pourquoi le coran accorde-t-il une place centrale à la fraternité, sujet traité par le théologien musulman

Au cours de son intervention le Président de la LDH de Béziers rappelle que le concept de fraternité ne relève pas de la seule exclusivité religieuse mais qu’elle était bel et bien une valeur républicaine issue de la Révolution française. Elle est intégrée dans la devise républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité », ce triptyque est devenu un « principe » républicain et juridique inscrit au préambule de la Constitution de 1848 et à l’article 2 de celle de 1958

La fraternité, selon le Président de la LDH Béziers, constitue d’emblée une protestation contre une humanité divisée, c’est un puissant désaveu de l’individualisme. On laissera donc ce terme dans la devise républicaine en la détournant de l’idée chrétienne et en lui donnant un sens proche de la « Solidarité » :  ce qui nous porte à nous donner des secours mutuels mais en incluant aussi un sentiment affectif envers les autres, d’où cette définition :

« La fraternité est l’expression sociale de l’amour »

Se référant aux textes fondateurs (déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789) et notamment à la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 qui évoque dans son art.1 « l’esprit de fraternité », il souligne l’universalisme de ces textes qui présupposent que tous les êtres humains, quelles que soient leur origine et la société dans laquelle ils vivent, ont les mêmes aspirations de liberté et d’émancipation.

–          Concernant la deuxième partie du débat sur « Comment prodiguer cette fraternité »

Un public nombreux et attentif. Photo LDH Béziers

Jean Paul Palmade précise que les jeunes générations sont un auditoire prioritaire pour la LDH. Face au désengagement total sur lequel les responsables politiques ont tout intérêt à ouvrir les yeux, la LDH de Béziers intervient dans de nombreux Etablissements scolaires du département (écoles, collèges, lycées) pour sensibiliser les jeunes écoliers et étudiants sur l’éducation à la citoyenneté, sur la laïcité, le vivre ensemble, les notions de dignité, de respect, de tolérance, de fraternité, en s’appuyant sur les valeurs républicaines

–          La dernière partie de la table ronde fut l’occasion d’échanger avec la salle.

De nombreuses questions furent posées aux intervenants, notons qu’une question sur l’immigration donna l’occasion au Président de la LDH de signifier que la loi immigration Darmanin était déjà blâmable tant sur le plan moral que sur le plan légal (plus du tiers des 86 articles censurés par le Conseil Constitutionnel)

Il souligna le concept de préférence nationale contenu subrepticement dans la loi, concept contraire à notre constitution : En différenciant les Français et les étrangers, même quand ils sont en situation régulière, nous établissons une discrimination en raison de la nationalité et cela entraîne de fait une rupture fondamentale du principe d’égalité.

En conclusion, ce fut une rencontre passionnante et instructive suivie par un très nombreux public, nous remercions le groupe « Ensemble vers la paix » organisateur de cette table ronde de nous avoir convié à ce débat si fructueux.